Hors Champ, L'Animation Socioculturelle en Tunisie

Hors Champ, L'Animation Socioculturelle en Tunisie

Résistez aux changements Messieurs, nous nous enfonçons !


Résister aux changements est une réaction-reflex, donc que nous pouvons comprendre jusqu’à un certain point, qui dépassé, nous rentrerons dans la zone de la bêtise déclarée. Depuis des mois les institutions de jeunesses vivent un malaise qui au fil des jours est en train de se transformer en angoisse refoulée.

Dans certaines régions des acteurs du secteur de l’animation socioculturelle ont essayé de bouger, sachant que c’est la seule alternative pour y voir clair et participer à l’élaboration des nouvelles stratégies de travails. Reste que ces « mouvements » sont restés sectoriels et surtout n’ont pas pu trouver la bonne oreille pour les écouter et les suivre dans leurs démarches.

Des pages Facebook ont été créées, des blogs, il y’a eu même quelques articles de presse, mais l’apathie généralisée s’est maintenue et s’est même endurcie.

Jusque-là on peut se leurrer soi-même et trouver mille excuses à ceux qui n’ont guère voulu participer aux réflexions et aux recherches, mais que peut-on répondre à des responsables régionaux quand ils s’opposent aux tentatives de trouver et de faire émerger des idées qui peuvent aider à redorer l’image des institutions de jeunesses, à leur rendre leur place dans la société, à jouer les rôles qui lui incombent et accompagner les jeunes. Rien !

Tous les responsables nationaux, en commençant par le Ministre lui-même ont appelé à l’organisation de réunion de brainstorming pour réfléchir sur la situation du secteur et pour proposer des pistes de solutions. Alors comment se fait-il que certains « régionaux » rechignent à suivre le mouvement, et pire à sermonner les animateurs qui ont pris la décision d’agir ?

Deux conclusions s’imposent :

  1. « Chasse le naturel il revient au galop », les régionaux toujours indécis et ne sachant sur quel pied danser, s’en remettent à leurs vieux réflexes.
  2. On continue à vouloir faire de l’animateur « un exécuteur d’ordres » et à l’exclure de toute instance où il pourra montrer ses capacités et ses potentiels, comme si l’animateur qui est devenu sous-directeur est par en enchantement et le grade aidant est devenu seul à pouvoir décider des marches à suivre et des programmes à mettre en place.

 

Pour comprendre tout ce qui a précédé, je vous donne un exemple très récent, et très éloquent.

Dans un Gouvernorat "prestigieux", des animateurs (d’une institution de jeunesse) ont essayé de mettre en place un comité de réflexion pluridisciplinaire, et de mettre un agenda de travail pour essayer de disséquer et comprendre la situation des institutions de jeunesse et des jeunes pour pouvoir ensuite proposer des actions concrètes sur le terrain.

Leur travail de préparation a été très méthodique avec des objectifs clairs :

  • Ils ont intégrés des partenaires sociaux (sociologue, psy, et autres) et qui eux-mêmes étaient des anciens des maisons des jeunes.
  • Ils ont décidé de baliser le terrain avant d’intégrer dans leur projet les autres maisons des jeunes de la région.
  • Et comme ils n’avaient pas d’inspecteur de jeunesse attitré au moment du lancement de l’expérience, ils ont fait appel à un inspecteur qui lui-même tentait une expérience aux objectifs similaires aux leurs.

Seulement, au bout de deux réunions, qui soient dit en passant, étaient à la hauteur des attentes, l’animateur instigateur de l’opération s’est vu convoqué au commissariat pour être sermonné comme s’il y’a eu atteinte à la sureté de l’état.

Ma dernière remarque et elle très importante à mon sens, c’est que seul un inspecteur avait le droit de jugé du travail du groupe. C’est un travail, ou projet ou tout ce qu’on veut à caractère pédagogique, et là personne, personne n’a le droit de prendre de décision outre l’inspecteur. Tous les administratifs, avec tous nos respects, n’ont aucun droit d’ingérence, sauf s’il émane du rapport d’un inspecteur. Que chacun fasse son travail et tout ira bien, même si on s’obstine à ce que rien ne bouge, et que la dégradation soit notre petite devise jalousement cachée.

 



13/10/2011
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