L'Observatoire de la jeunesse, ses jumelles étaient embuées
Avec tout ce qui se passe en Tunisie depuis janvier 2011, j’ai l’impression qu’un « organisme » très important a été oublié, il s’agit en l’occurrence de « L’Observatoire National de la Jeunesse ». Il est important à mon avis parce que théoriquement, de par ses rôles et objectifs il était le mieux placé pour connaître le mal-être des jeunes et de là savoir qu’un changement s’opérera bon gré mal gré suite à cet état des faits. Seulement voilà, il n’a rien vu passer. Et la grande Question est : POURQUOI ? Pourquoi avec tous ses moyens, et depuis le temps de sa mise en place, il a été aveugle, sourd et muet ?
Pour essayer de comprendre revenons aux textes qui le régentent : dans le journal officiel du mois de mai 2002 et sous le numéro 41 nous trouvons :
Article premier. – Est créé, un observatoire d'information, de formation, de documentation et d'études appelé "observatoire national de la jeunesse". Ledit observatoire est un établissement public à caractère administratif placé sous tutelle du ministère de la jeunesse, de l'enfance et des sports.
Art. 2. - L'observatoire national de la jeunesse a pour objectif de prendre soins des préoccupations des jeunes et de leurs aspirations, d'identifier leurs besoins et d'organiser des consultations qui seront mises à profit dans l'élaboration des plans de développement.
Il est chargé notamment de :
- fournir aux jeunes l'information fonctionnelle et de service,
- regrouper en un seul espace les secteurs en charge directe des préoccupations des jeunes,
- réaliser des sondages d'opinions pour identifier les préoccupations et les besoins des jeunes,
- réaliser des recherches et des études d'évaluation et de prospection en rapport avec le secteur de la jeunesse,
- réaliser la consultation périodique de la jeunesse, en coordination avec les structures et institutions concernées, évaluer et exploiter ses résultats,
- organiser des séminaires d'apprentissage et de formation, des rencontres et des journées d'études ainsi que des manifestations y afférentes.
Donc ses rôles sont multiples, « informer, former, documenter et faire des études », et ses objectifs tournent autour des préoccupations des jeunes visant l’identification des besoins pour l’élaboration de plans de développement.
Avec ces attributions-là comment depuis 2002, l’observatoire s’est retrouvé dans la position de la dindon de la farce ?
A y bien regardé, nous trouvons que l’observatoire devait identifier les préoccupations des jeunes et pour cela il devait aller au devant des jeunes, s’ouvrir sur eux, et qui sont ses meilleurs alliés pour y parvenir si ce n’est les institutions de jeunesse (surtout que nous sommes dans le même Ministère de tutelle) ?
L’histoire dit que l’observatoire a toujours travaillé seul indépendamment des maisons des jeunes, sauf pour les concertations politiques où il a eu juste besoin des animateurs pour faire les basses besognes.
L’observatoire qui normalement devait collaborer étroitement avec les institutions de jeunesses pour mener ses études et proposer les pistes de la mise en place de stratégies a toujours ignoré ces institutions.
Alors que dit encore l’histoire ? elle dit que l’observatoire qui devait rendre compte de l’énorme budget dont il dispose, organise chaque année un séminaire sous un thème qu’il impose et qui n’a rien à voir avec la réalité du terrain et des jeunes, et qu’il meuble avec quelques animateurs, mais surtout qui lui permet d’éditer un document qui ne sert à personne.
Pardon ! Ce document d’un coup, d’un seul coup va être « l’information », « la formation », « la documentation » et « l’étude » donc il a bien fait son travail.
Conclusion, mais pas la seule conclusion, l’Observatoire n’a pas fait son travail tout en présentant une monnaie d’échange qui fait supposer qu’il l’a fait et c’est très bien joué, puisque depuis 2002 personne n’a osé demander des compte à l’observatoire en commençant par le Ministère de tutelle, qui est chaque année amené à mettre en place la politique du secteur de la jeunesse (à partir de quelles données ? va voir).
- Informer : l’observatoire s’est cantonné dans sa belle bâtisse obligeant les jeunes chômeurs ou autres à se déplacer et en mettant à leur disposition un comptoir qui a été supplanté depuis belle lurette par internet.
- Former : là c’est le blackout, à un certain moment un laboratoire informatique a été mis en place puis après quelques tentatives de formations primaires et régionales, a été fermé. Sinon on n’a jamais entendu parler de session de formation organisée par l’observatoire. Et s’il y en avait, alors là ca deviendrait catastrophique parce que cela enchainerait des questions trop embarrassantes pour l’observatoire, toujours en partant de son statut, rôles et fonctions.
- Documentation : les quelques livrets issues des séminaires annuels et traitant de sujets et thèmes obsolètes n’ont jamais fait l’objet d’une réelle distribution.
- Alors comment voudrions-nous que cet Observatoire soit au courant du mal être des jeunes tunisiens, de leurs préoccupations.
Il y a eu les concertations avec les jeunes, supposées comme tel et comme un dialogue direct ordonné par le gouvernement et mené comme une grande mascarade où tout est falsifié, tout est faux, puisque même les résultats étaient décidés avant le déclenchement des opérations.
Et tout ce qui a été avancé n’est rien devant la réalité des choses, c’est pour cela que je m’étonne que personne n’ose encore demander des comptes à une institution qui a dilapidé des milliards au vu et au de tout le monde. Avant, les quelques opérations de camouflage explique bien des choses, mais aujourd’hui ?
(Bizarre que le site : www.onj.nat.tn refuse de s'ouvrir) !!!
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